Vincent Lelièvre, artiste de l'urbain

Bonjour Vincent. Vous vous décrivez comme l’artiste aux 45.000 followers sur Instagram. Pouvez-vous nous en dire plus sur vous ?

Je suis avant tout passionné par l’architecture et l’univers urbain. J’ai toujours aimé créer, inventer, imaginer. J’ai donc relié mes deux centres d’intérêt  à travers la pratique du dessin. Il y a aussi l’idée d’échapper au réel pour me plonger dans mon imaginaire. J’ai commencé par construire des villes entières dans lesquelles chaque maison avait sa propre histoire. Mais  avant tout, j’ai toujours dessiné par besoin au même tître que boire et manger.
Il y a quelques années maintenant j’avais besoin d’un virage dans ma vie et de nouvelles rencontres. J’ai découvert par la même occasion
Instagram ! Un vrai CV pour les créatifs mais aussi un vrai tremplin qui permet une réelle visibilité de votre démarche artistique. C’est également pour moi un journal de bord, je me souviens de mes 10 premiers abonnés puis des 100 puis de 1000.
Finalement tout ça n’a pas beaucoup d’importance car c’est les rencontres et le partage autour des mes expos qui sont aujourd’hui essentiels à mon évolution artistique.
Vous avez connu un succès fulgurant rapidement. Comment expliquez-vous cela ? ( le parcours, les retours, les échanges avec les gens ….. )
 
Je pense qu’il faut dessiner vrai, pour moi c’est un besoin vital pour mon épanouissement personnel. Souvent on peut me reprocher de trop produire mais pour moi c’est le meilleur des anti-stress. Avant tout, je crée pour moi avant de l’exposer aux regards des autres, rien n’est réellement calculé. Je veux surtout partager avec mon enthousiasme mon univers. Je suis très attaché aux rencontres et je suis beaucoup dans l’émotion..
Aujourd’hui je sais que de nombreuses oeuvres se trouvent dans la métropole lilloise. Chacunes d’elles racontent quelques choses à travers le dessin mais au delà de ça, il s’agit d’une rencontre avec son nouveau propriétaire.
J’ai aujourd’hui des petites parties de moi au 4 coins du monde, dans une ferme au milieu de l’australie, chez des collectionneurs au Liban, États Unis, Mexique…
Pour un artiste c’est un sentiment extraordinaire de savoir que notre travail est apprécié dans différentes cultures. Ma plus grande satisfaction personnelle c’est de savoir que mes dessins continueront de voyager comme des bouteilles à la mer.
Vous semblez très attaché à Lille, à notre région …
Oui c’est une ville à taille humaine, une ville généreuse à travers les femmes et les hommes qui y vivent.
C’est aussi une architecture de contratse ! Une richesse culturelle mais aussi un carrefour à quelques pas de londres, Bruxelles et Paris...
Votre actualité est chargée : une exposition intitulée Pignon sur Rue et la sortie de votre premier livre. Racontez-nous. 
Finalement comme à chaque fois cela vient d’une rencontre et plus particulièrement d’une soirée avec des amis . J’ai exposé l’idée et ils m’ont dit de foncer. C’est génial ! J’avais peur de sauter dans l’inconnu, je redoutais l’idée d’être le chef d’orchestre d’un projet collégial. Nous sommes aujourd’hui plus d’une trentaine à travailler sur cette exposition. C’est un long voyage ! Je m’entoure d’amis et de professionnels, de personnes qui ont envie de donner à ce projet une belle résonance. J’ai découvert sur ce projet des personnalités extraordianaires, des gens avec qui j’espère continuer par la suite ! Je sais qu’il faut construire ensemble.
L’idée du projet est de travailler à 4 mains sur une feuille. Jigé et Wayne Danza m’ont soufflé un peu aussi l’idée.. il's m'ont dit qu’ils aimeraient bien faire oeuvre commune. J’ai donc eu cette idée de laisser leurs univers s’inscrire sur le pignon d’un de mes immeubles imaginaires.
Et j’ai voulu sur ce projet inviter 10 artistes de la métropole à venir proposer avec leur style une pièce inédite. L’idée est de proposer pour le coup à chacun de s’adapter aussi à ma logique systématique du noir et blanc.
Pour le livre c’est aussi avant tout l’histoire d’une rencontre avec Thibault Roy, nous avions déjà travaillé ensemble sur des salons ou des collaborations autour de ses deux éditions Coron(ART)virus.
J’apprécie beaucoup son dynamisme, son magazine et sa sensibilité aux arts en général. Il m’a proposé en janvier ce projet de livre et j’ai tout de suite compris que c’était la bonne personne et le bon moment pour réaliser ce livre.
En effet à travers l’ensemble de mes séries et de mon univers, nous avions suffisamment de matière pour réaliser un beau livre ! Nous avons proposé à Lénaïck Kunze, architecte, photographe et parfois écrivain de mettre ses mots et de raconter le fil de mon travail artistique. Nous nous connaissons depuis plus de 5 ans et j’aime son regard sur mon travail. Il me comprend et le résultat et là, c’est un passionné, il a un talent fou ! C’est important que les images puissent être traduit à travers des mots ! Le livre est déjà un succès ! Merci à l’équipe d’Issi Mag pour cette collaboration et son implication sur l’ensemble de cette création.
« Voyage en imaginaire habité » est le titre de votre premier livre. Il s’agit en réalité d’un voyage introspectif au cœur de votre travail, non ? 
C’est un voyage, mais avant tout une étape. Je crois que c’est compliqué de faire la synthèse de mes œuvres car je produis très régulièrement. Nous avons travaillé par thématique en essayant de faire un tour d’horizon de l’ensemble de mon parcours avec quelques surprises notamment une très belle série de photos de mon ami Olivier Avez, il s’agit de faire le lien à travers les chapitres car derrière des dessins il y a un homme ...
Que pouvons-nous vous souhaiter pour 2022 ?
Continuer de créer, d’inventer, surprendre et toujours plus de rencontres. Il faut que j’aborde une nouvelle vision autour de l’architecture. C’est passionnant car je ne connais pas encore le sujet ou la série qui va naître. La suite aux prochains voyage en imaginaire habité